Couper un basilic sans réfléchir, c’est perdre sa chance de le voir reprendre vie. Une seule règle prévaut : sectionner net sous un nœud, avec une lame affûtée. Et si l’eau du robinet semble pratique, elle freine pourtant l’apparition des racines à cause du chlore.
Certains espèrent accélérer la reprise en versant de l’engrais dès le départ : mauvaise idée, les racines s’en trouvent stoppées. Tout repose sur une suite d’étapes précises, trop souvent négligées ou inversées.
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Le bouturage du basilic, une solution pour prolonger la vie de vos plants
Le basilic, star des pots et des assiettes, ne se résume pas au Genovese. Les amateurs aguerris lorgnent le basilic grandes feuilles, le basilic Tulsi, le basilic Grec, mais aussi le basilic citron et le basilic thaï. Tant de variétés, tant de parfums, et toutes peuvent se multiplier grâce au bouturage. Cette technique, fiable et rapide, permet de sauver un plan acheté en supermarché ou de pérenniser une lignée rare.
Quand le pied-mère fatigue, généralement à la mi-saison, bouturer devient la clé pour garder un apport régulier de feuilles fraîches et créer de nouveaux sujets, souvent mieux adaptés à leur nouvel environnement. Ceux qui tiennent à conserver des variétés atypiques, comme le basilic pourpre, le basilic perpétuel ou le basilic de Crimée, y voient un atout précieux.
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Pour mettre toutes les chances de votre côté, sélectionnez une tige vigoureuse et indemne de maladie. Coupez juste sous un nœud, zone où la repousse racinaire s’opère plus vite. Écartez les tiges trop tendres ou, à l’inverse, déjà dures. Un simple verre d’eau propre suffit, à condition de la renouveler dès qu’elle se trouble. Les premières racines percent généralement au bout d’une dizaine de jours, à 20 °C, sous lumière douce et diffuse.
Cette méthode fonctionne sur toutes les plantes aromatiques basilic. Les jardiniers qui souhaitent une récolte régulière peuvent ainsi installer de nouveaux plants de basilic en pot, sur un balcon ou dans un carré aromatique. Même le basilic feuille de laitue, plus délicat, se prête à cette multiplication.
Pourquoi certaines boutures échouent-elles ? Les erreurs à éviter absolument
Un bouturage de basilic raté n’est jamais le fruit du hasard. Plusieurs pièges guettent, parfois cumulés. Le plus répandu : négliger la propreté des outils. Une lame sale ou non désinfectée, et voilà la porte ouverte aux champignons et bactéries. Un coup de gel hydroalcoolique ou un passage sous la flamme avant chaque coupe suffit à limiter les risques. Autre critère : choisir une tige bien vivace, ni molle ni durcie, et surtout saine, sans trace de maladie.
L’eau mérite aussi une attention particulière. Stagnante ou trouble, elle devient un bouillon de culture pour les bactéries et provoque la pourriture racinaire. Changer l’eau tous les deux jours, rincer le contenant, placer la bouture à la lumière indirecte : ces gestes simples évitent bien des déconvenues.
La température joue également. En dessous de 18 °C, la croissance ralentit nettement ; au-delà de 24 °C, la bouture s’essouffle. Chocs thermiques et courants d’air viennent encore compliquer la tâche.
Voici les principaux faux pas à éviter lors du bouturage :
- Prélever une tige déjà malade ou infestée.
- Utiliser une eau dure ou peu renouvelée.
- Installer la bouture dans un coin trop sombre, ou à l’inverse, sous une lumière directe brûlante.
- Faire l’impasse sur la désinfection des outils.
Prendre soin de ces détails augmente nettement le taux de reprise, quel que soit le type de basilic choisi, du Genovese au pourpre.
Pas à pas : réussir une bouture de basilic en toute simplicité
Chez les plantes aromatiques, le basilic se distingue par sa facilité à se multiplier. Commencez par couper une tige saine de 8 à 10 cm sous un nœud, sur un plant vigoureux. Supprimez toutes les feuilles du bas, ne conservez que les paires du sommet. Désinfectez votre couteau ou passez-le dans du gel hydroalcoolique pour éviter toute contamination.
Remplissez un verre d’eau non calcaire à température ambiante et placez-y la tige. Disposez le verre dans un endroit lumineux, mais à l’abri du soleil direct. Changez l’eau tous les deux jours : la pureté de l’eau accélère la formation des racines et empêche la pourriture.
Après une semaine, parfois dix jours, de fines racines blanches apparaissent. Patientez jusqu’à ce qu’elles atteignent 2 à 3 cm avant de passer au rempotage. Préparez un pot avec du terreau léger et bien drainé, repiquez la bouture délicatement, tassez doucement et arrosez modérément. Le basilic préfère une température stable (autour de 20 °C) et un substrat frais, jamais détrempé.
Que ce soit pour le basilic Genovese, grandes feuilles, thaï, pourpre ou citron, la méthode reste identique. Répétez l’opération pour bâtir une collection de plants robustes, en intérieur ou sur le balcon.
Petites astuces pour garder un basilic vigoureux et parfumé toute l’année
Pour obtenir un basilic bien dense, n’hésitez pas à pincer régulièrement les tiges. Dès qu’une tige compte six feuilles, coupez son extrémité : cela favorise la ramification et ralentit la floraison. Si la plante monte en fleurs puis en graines, elle s’épuise, perd en arôme et cesse de produire de nouvelles feuilles.
Gardez un œil sur l’humidité du terreau : le basilic déteste autant la sécheresse que l’excès d’eau. Un substrat frais, riche et drainant assure une croissance continue. Arrosez toujours au pied, jamais sur les feuilles, pour limiter la propagation des maladies cryptogamiques comme le mildiou ou le botrytis. Privilégiez une eau non calcaire et tempérée.
Pour l’emplacement, vise la lumière vive sans soleil direct. En intérieur, une fenêtre orientée à l’est convient parfaitement. Méfiez-vous des courants d’air froids ou des températures sous les 15 °C : la croissance stagne et les parasites s’installent (pucerons, aleurodes, mouches de terreau). Les larves de coccinelles ou les guêpes parasitoïdes offrent une solution naturelle pour limiter leur présence.
Dès que la plante foisonne, récoltez au fil des besoins. Pour préserver les saveurs, placez les feuilles fraîches dans un sachet hermétique au congélateur. Ainsi, le basilic, qu’il soit Genovese, thaï ou pourpre, accompagne vos plats ou infusions tout au long de l’année.
Au fil des semaines, le geste du bouturage s’installe comme une évidence. Un simple verre d’eau, une tige prélevée au bon endroit, et c’est toute une saison de fraîcheur qui s’invite dans la cuisine.